Doximity, ou quand les réseaux santé fleurissent sur le net

Publié le par Paul Bordy

 

 

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A l’ère de Facebook, Twitter et autres LinkedIn, il n’est pas étonnant que de nouveaux types de réseaux sociaux commencent à voir le jour, notamment ceux liés au domaine de la Santé, sujet très présent sur le Web.

 

Doximity est l’un d’entre eux. Créé au départ en 2010 pour favoriser les échanges d’information entre physiciens dans le monde entier, ce site a été depuis rejoint par pas moins de 80 000 médecins qui partagent des connaissances, s’entraident sur des cas de patients complexes, ou tout simplement communiquent entre eux, fonction première d’un réseau social.

 

Ce site est loin d’être l’unique exemple de réseau social professionnel lié au monde de la santé. Même en France, on assiste à l’émergence de ce type d’initiative, comme le récent Reseauprosante.fr qui possède en plus un espace d’offre d’emplois et de recrutement ainsi qu’une rubrique « Médicopedia », qui fonctionne sur le même principe que la désormais célèbre encyclopédie en ligne Wikipedia.

 

On a encore Hospireseau.com, réseau professionnel dédié au secteur hospitalier. 

 

 

 

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De telles communautés sont réellement utiles, puisqu’elles permettent un échange rapide et direct entre des professionnels du monde de la santé, qui peuvent améliorer leurs connaissances et donc traiter plus efficacement le cas de certains patients. Nous n’allons pas nous en plaindre.

 

 

Mais l’usage des réseaux sociaux par les professionnels de la santé, et le fait de divulguer aux yeux de tous certaines informations sur des patients pourrait à terme créer certaines polémiques. Si un médecin ne fait pas attention, il pourrait dépasser le fameux « secret médical » qui lui impose de garder pour lui ce qui se passe ou se dit dans son cabinet.

 

Autre exemple, le cas des médecins qui prennent un pseudo anonyme sur Twitter pour échanger sur des cas ou même confier leurs humeurs ou leurs états d’âme face aux patients, des tweets qui deviennent de véritables « brèves de cabinet ».

 


 Ex : 


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Ou encore :

 

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Il n’y a rien d’illégal à cela, mais on imagine la réaction stupéfaite du patient qui se reconnaitra dans la description faite par un médecin sous pseudonyme, qu’il identifiera comme étant le docteur familial depuis plusieurs années.

 


Cela devient plus dangereux quand on sait que, d’une manière générale, Internet ne rime pas toujours avec véracité des informations. Selon une étude réalisée par le Journal of Pediatrics, 50% des informations santé diffusées en ligne seraient fausses.

 

En prenant l’exemple des conseils concernant la position dans laquelle placer le bébé lorsqu’il dort, les chercheurs se sont rendus compte que 39,2% des sites « soi-disant » de confiance préconisaient de le placer sur le ventre, position qui peut entraîner des conséquences graves allant de l’étouffement à la mort du nourrisson.

 


Est-ce pour autant pour cela qu’il faille condamner la présence des réseaux sociaux liés à la santé sur internet, et l’évolution de la télémédecine et de la e-santé ? Assurément, non.

 

 

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Tout d’abord puisqu’un des avantages majeurs des réseaux sociaux, c’est de pouvoir laisser tout le monde s’exprimer. Les consommateurs commencent eux-aussi à s’organiser pour mieux s’informer, comme sur le site Carenity.fr, qui se revendique comme « Le 1er réseau social pour les patients et leurs proches » sur le web.

 

Créé en avril 2011, cette plateforme permet aux patients de témoigner sur leur combat contre la maladie, d’expliquer les traitements qu’ils ont reçus, s’ils ont été efficaces ou non, ce qui permet de mieux armer les autres patients qui rencontrent les mêmes difficultés.

 

 

 

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La communication, l’échange d’informations, est ce qui permettra aux futures générations de mieux connaître leur corps et les moyens de prévenir ou guérir certaines maladies. Et mieux vaut trop d’infos, que pas d’infos du tout. Une étude dont nous avions déjà parlé dans un autre article montre que des patients mieux informés seront mieux à même d’appliquer correctement les conseils de leurs médecins et de guérir plus rapidement, sans faire d’erreur ou de rechute.

 


Cependant, il faut évidemment mettre en place des gardes fous, qui ne pourra avoir lieu sans une présence de l’Etat ou d’une législation sur le net (dans la mesure ou cette législation préserve la liberté d’expression et joue le rôle d’une « référence de qualité » sur le web).

 

Le CNOm a d’ailleurs mis en ligne un « Livre Blanc pour accompagner les médecins dans le développement de leur usage d’Internet ». Autre exemple, sur le réseau social Doximity dont nous parlions au début de l’article. Ce site est jugé conforme au « Health Insurance Portability and Accountability Act », une loi aux Etats-Unis qui correspond à celle définissant le secret médical en France.

 


Ce qui signifie que les informations confidentielles sur les patients ne seront pas divulguées, mais que la manière dont ils seront soignés, elle, s’améliorera.


 

Qui ose encore penser qu’internet est forcément néfaste pour les patients ?

Publié dans Télémédecine

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